Première destination de notre voyage, la péninsule de Valdés est une pointe de terre s'avançant dans la mer. Elle offre aux animaux le calme de deux grandes baies isolées du reste du monde : le Golfo San José au nord et le Golfo Nuevo au sud. C'est pour cette destination que dès le lendemain de notre arrivée en Argentine, nous partons en 4x4, afin de rejoindre la nurserie des baleines Franches. Sur place, il est possible de prendre un bateau et de s'approcher au plus près de ces grands mammifères marins. Comme il n'existe pas vraiment de port et d'embarcadère, un tracteur et une remorque sont utilisés pour sortir le bateau de l'eau, puis une échelle est mise à disposition des visiteurs pour que nous puissions y accéder. Notre balade d'une heure et demi est couronnée de succès : les baleines sont au rendez-vous. Une mère et son petit (petit mais costaud !), nous font leur cinéma : et que je souffle, et que je plonge, et que je fais sortir ma queue, et que je m'arrête pour que vous puissiez prendre de belles photos, et que je passe sous le bateau...

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Les baleines Franches sont célèbres pour leurs sauts spectaculaires toujours exécutés dans des eaux assez profondes. Les deux tiers du corps jaillissent alors de l'eau en une verticale presque parfaite. Puis en l'air, les baleines se vrillent sur elles mêmes et retombent sur le dos ou le côté dans une gigantesque gerbe d'écume. Celles-ci devaient être en pleine digestion car on n'a pas eu mieux que ça !

Les mâles mesurent en moyenne 15 à 18 mètres pour un poids allant de 55 à 96 tonnes, les femelles 13.5 mètres pour 35 tonnes et les baleineaux 5.5 mètres à la naissance.

La queue, plate et horizontale, peut atteindre 5 mètres de large.

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Sa tête est parsemée de callosités, hypertrophies cornées de la peau pouvant atteindre 10 cm de haut et souvent infestées de bernacles et de parasites. Ces callosités sont plus nombreuses sur la mâchoire inférieure, et plus développées chez le mâle que chez la femelle, leur disposition est différente pour chaque individu. Ces callosités restent inexpliquées, néanmoins il semble que les mâles les utilisent comme armes au cours de leurs affrontements.

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L'accouplement est bref et dure rarement plus de 30 secondes (j'espère ne pas me réincarner en baleine). La gestation dure un peu moins de un an et un seul petit naît, généralement dans les eaux peu profondes d'une baie. Les baleines franches vivent de 50 à 70 ans. La majorité des femelles en âge de  se reproduire (âgées de plus de 5 ans) se rendent en péninsule Valdés tous les trois ans pour accoucher d'un petit.

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La mère allaite son petit pendant toute une année. Ce n'est que progressivement qu'il apprendra à s'éloigner d'elle. C'est un enfant précoce : il sait nager et plonger presque immédiatement. Au début, il grandit de 3.5 cm par jour. Les tétées durent parfois 15 minutes, puis le baleineau refait surface pour respirer avant de replonger à la recherche des mamelles. Il est alors une proie facile pour les appareils photos des touristes.


 

 Après cette excursion dans le Golfo Nuevo, nous allons ensuite à la Caleta Valdés. Là, sur les flancs d'une longue dune de sable, d'énormes masses inertes et boudinées sont échouées à intervalle régulier. C'est l'éléphanterie.

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Le chemin qui descend la falaise se rapproche suffisamment pour que nous puissions les observer de plus près et voir à quoi ressemblent ces monstres de graisse. Hormis quelques râles digestifs, quelques bâillements ou étirements, quelques jets de sable sur leurs dos réchauffés par le soleil, rien ne trouble le silence du lieu (hormis les quelques touristes que nous sommes !).
C'est un lieu où toute notion d'agitation n'a plus de sens.

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Une heure de patience pour observer ce mouvement énergique.
Cauchemar du photographe!

Quand soudain de l'agitation !!! Un jeune éléphant de mer mâle attiré par l'odeur des femelles du harem s'approche... ce qui fait sortir de sa léthargie le gros mâle du groupe (sûrement le sultan du harem !) qui en quelques sursauts va à la rencontre de ce rival avec, on le suppose, des intentions pas très amicales. Le jeune qui réfléchie vite et qui trouve que gros balourd est plutôt rapide pour son âge, prend une sage décision : "ce n'était peut être pas une bonne idée de venir par là !" et fait rapidement (pour un gros lourdaud !) demi-tour. Tout ce petit monde retourne ensuite à la sieste...

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Quand à nous, nous reprenons ensuite la voiture et longeons la côte.

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Nous croisons les derniers habitants de la presqu'île. Une petite colonie de pingouins de Magellan, luttant contre le vent, au niveau de la Caletas Valdés. Leurs nids sont des terriers creusés dans la terre tout le long de la falaise.

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