LA VILLA CASALE

La villa romaine Del Casale est un extraordinaire témoignage de demeure rurale romaine. Sa construction date du IIIème-IVème siècle avant J.-C. La splendeur des décorations en mosaïque du pavement et des parois a rendu célèbre cette ancienne demeure romaine, découverte à la fin des années vingt, et dont les fouilles ne sont pas encore terminées.
 

Visitons la ensemble
 

Zone centrale: Péristyle, Basilique, Appartements

En passant par l'entrée, on accède à un Atrium au plan polygonal, avec une colonnade, une fontaine centrale et des morceaux de pavements de mosaïque.

On passe dans le Vestibule caractérisé par de belles mosaïques.
Après le vestibule, le visiteur se trouvait face au sanctuaire des divinités domestiques, pourvu d'une abside ornée d'une statue. De là, il découvrait un jardin dont le centre est occupé par des bassins agrémentés de fontaines, et la périphérie par des portiques et colonnes de granit et de marbre blanc. Une mosaïque juxtapose des dizaines d'animaux.

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En poursuivant sous la galerie, on parvient d'abord à une salle qui pourrait être une salle de musique, comme le suggèrent la mosaïque du pavement consacrée au mythe d'Orphée ainsi que la statue d'Apollon citharède logée dans l'abside.

   Viennent ensuite deux salles, dont l'une renferme la célèbre mosaïque illustrant les épreuves sportives de la gymnastique classique de manière originale, les athlètes étant des jeunes filles en bikini. Cette mosiaque laisse entrevoir dans un coin la mosaique précédente sur laquelle elle a été realisé.

Après quelques escaliers, le visiteurs parvenait à l'appartement principal et à la basilique.
   Dans un ensemble de salles ornées de mosaïques diverses à motifs géométriques ou de scènes de chasse et de fête, se distinguent surtout deux réalisations exceptionnelles:
 

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la Petite Chasse, qui illustre l'abondance et la variété du gibier et des chasses qu'offraient alors les environs de Piazza Armerina,
 

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et le fameux couloir de la Grande Chasse. La mosaïque du couloir est la plus vaste et la plus complexe de la villa. Elle développe sur 66 mètres de long et 6 mètres de large une extraordinaire bande dessinée illustrant la capture et le transport des animaux sauvages destinés aux spectacles de l'Urbs.

Dans les absides, aux deux extrémités de la composition, des allégories, l'Afrique et l'Inde, rappelaient les limites du monde connu, et exaltaient l'universalité de la puissance de Rome. Les ports d'embarquement sont vraisemblablement Carthage et Alexandrie, le déchargement se fait sous le contrôle de deux fonctionnaires, coiffés du bonnet pannonien, dont le plus âgé pourrait bien être le propriétaire de la villa.

   Le bestiaire est d'une étonnante richesse. Les grands fauves: lions, tigres, panthères, y sont à l'honneur, ainsi que les mammifères les plus imposants: l'éléphant, le rhinocéros, l'hippopotame et l'aurochs. Le réalisme naturaliste n'est pas absent, comme le témoigne la diversité des antilopes: on reconnaît ainsi un bubale, un oryx tenu en laisse, un addax attaqué par des fauves. Mais les animaux mystiques trouvent aussi une place dans ce bestiaire: ainsi le griffon, et le phénix, l'oiseau mythique.

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   Par son ampleur et sa complexité, la Grande Chasse est un remarquable témoignage des moyens mis en oeuvre par l'aristocratie romaine pour se procurer les fauves nécessaires aux spectacles.

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Dans la basilique, le marbre remplace les mosaïques. Son abside abritait une statue d'Hercule. Dans les chambres aménagées de part et d'autre, nous trouvons une scène d'Amours-pêcheurs. Le musicien de Lesbos, chevauchant un dauphin, joue de la lyre et charme ainsi les créatures marines, à l'instar d'Orphée domptant les animaux terrestres par la magie de la musique.

La mosaïque de la chambre principale illustre le mythe d'Arion. C'est la seule a présenter un caractère érotique.

Ailleurs, on a adopté une iconographie destinée à des enfants: des enfants-chasseurs affrontent des animaux domestiques, et des fillettes cueillent des fruits. Une course de chars adaptée aux enfants à été illustrée un peu plus loin, des oiseaux se substituant aux fiers coursiers, et les auriges remplacés par des enfants-cochers.
 

Le Péristyle ovale et la salle à plan tréflé

Les bâtiments situés au sud de la villa servaient de cadre aux banquets officiels. Autour d'un péristyle ovale se trouvent deux groupes de salles de service. A l'ouest, le péristyle s'interrompt et est remplacé par un nymphée. En revanche, à l'est, s'ouvre une somptueuse salle à manger pourvue de trois absides où prenaient place les convives.
   La mosaïque de cette salle est consacrée à des scènes mythologiques où prédominent les exploits herculéens. Le tapis central est réservé aux Douze Travaux, alors que dans l'abside nord, Hercule est introduit par Bacchus dans l'Olympe. L'abside voisine illustre sa victoire sur les Géants. Dans l'abside mérisionale figurent des métamorphoses célèbres, celles d'Hésioné et d'Endymion.

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Les Thermes

Depuis le péristyle, les habitants de la villa accédaient directement aux thermes par une porte qui donnait sur un petit vestiaire. Sur le sol, une mosaïque représente la domina, entourée de ses deux fils, se rendant aux bains. Deux servantes apportent les vêtements et le coffret à onguents.
 

La salle suivante, oblongue, pourvue à chaque extrémité d'une abside, a pu être utilisée comme palestre. Au sol, une mosaïque nous offre une des plus complètes représentations de course de chars organisées dans le Circus Maximus.

Ensuite, une salle octogonale pourvue de niches, où aboutit un aqueduc, servait de transition vers les salles chaudes.